Gréoux-les-Bains, ville thermale depuis l’Antiquité
La Provence a toujours été un petit coin de paradis, apprécié dès l’Antiquité par nos ancêtres les romains, qui lui donnèrent son nom, « Provincia ». Ils venaient, comme aujourd’hui, pour la douceur du climat, la fertilité du sol mais également pour les qualités thérapeutiques reconnues de bon nombre de ses eaux thermales.
Table des matières
Thermes antiques
Deux millénaires et beaucoup d’histoires plus tard, nous partons à la découverte d’un des villages les plus réputés dans l’Antiquité pour ses eaux, Gryselium, devenu aujourd’hui Gréoux-les-Bains. Avec un tel nom, on se doute que la tradition a perduré!
La commune est traversée par le Verdon, une rivière aux eaux abondantes qui se jette dans la Durance. Les innombrables gorges expliquent sûrement la très ancienne occupation humaine de la région, occupée depuis le Néolithique. On comprend rapidement pourquoi Gréoux est un endroit apprécié depuis si longtemps, en se promenant dans la vieille ville…
Les Thermes de Gréoux
On se baigne à Gréoux depuis des temps immémoriaux, ce n’est pas rien de le dire. Le nom même de Gryselium d’où dérive Gréoux nous vient du celtique Grezum, « maladie » en français, et de Lin, « eau » : Gryselium voudrait donc dire « eau pour maladies ». L’eau sulfureuse qui y coule est chaude, à une température proche de celle du corps, ce qui est une motivation suffisante pour les romains, friands du thermalisme, y construisent des thermes troglodytiques réputés. La ville était alors connue sous le nom de Nymphis Griselius, les nymphes de Gryselium… n’oublions pas que les nymphes sont des divinités que l’on retrouve dans les sources.
Les thermes sont à l’origine de la ville d’aujourd’hui, troisième ville thermale de France, mais étaient tombés dans l’oubli pendant le Moyen-âge. Une légende raconte que les chevaliers revenus des guerres saintes venaient ici se reposer et se soigner, profitant des vertus curatives des eaux de Gréoux. Ce n’est qu’au XVIIème siècle que les bains furent relancés à Gréoux, leur succès ne s’étant plus jamais démenti, appréciés par exemple par la sœur de Napoléon, Pauline Borghèse, née Bonaparte. En 1962, avec l’arrivée de la Chaîne Thermale du Soleil, les « Thermes troglodytes Celtes Gallo Romains » sont devenu un authentique temple au thermalisme : 4000 curistes par jour peuvent venir aux thermes, soit presque deux fois plus d’habitant qu’il y a dans la commune !
L’offre de soins est conséquente et de qualité, le cadre est superbe, la météo clémente. Si un jour j’ai la chance d’avoir le temps et l’opportunité de faire une cure thermale, nul doute que je penserais à Gréoux comme premier choix ! Pourquoi ne pas faire un peu de thalasso, et profiter des nombreux hôtels ou campings de la ville pour y séjourner.
Le Château des Templiers
Nous sommes dans un vieux village provençal perché sur une butte, et comme tout vieux village qui se respecte, il y a une église, et un château. La ville de Gréoux-les-Bains, idéalement placée, est ainsi dominée par le château « des Templiers », datant du XIIème siècle pour partie. Ce château, visible de partout, n’a rien de Templier (ils n’y ont jamais mis les pieds, malgré certaines légendes tenaces). Il appartenait de fait aux comtes de Provence au XIIIème siècle, puis aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Ses remparts, austères, sont en bon état de conservation, mais l’intérieur est désespérément vide.
Le château sert aujourd’hui d’authentique salle de spectacle, la cour centrale étant remplie de sièges pour spectateurs. On y joue des concerts ou des pièces de théâtre par exemple. C’est une bonne initiative que d’utiliser un lieu chargé d’Histoire, de pouvoir écouter un concert au pied d’un donjon médiéval ! Les maisons autour du château ne détonnent pas dans le paysage, avec leurs vieilles pierres et leurs petites fenêtres, impeccablement conservées.
La vieille ville
L’avantage à être perché sur une butte, c’est que d’en haut, on domine toute la région. Les gryséliens, habitants de Gréoux, ont une superbe vue panoramique sur la vallée du Verdon et la campagne provençale. Mais cette butte n’est pas un refouloir, les pentes ne sont pas exagérément escarpées, même en montant au château, la promenade est agréable. Et c’est un réel plaisir que de visiter ses petites rues et ruelles, parfois entrecoupées de marches d’escalier, passant d’autre fois sous un immeuble. On sent le vieux village provençal, construit le long des siècles, pensé pour protéger ses habitants d’un soleil parfois trop fort, ou d’un Mistral toujours présent.
La commune est liée à l’abbaye de Montmajour, comme le prouve l’église Notre-Dame-des-Ormeaux, un ancien prieuré de la célèbre abbaye. L’église, située face à la mairie, est le centre du village, où les gryséliens et les touristes viennent se rencontrer. Comme le château, les plus anciennes parties de cette église romane (et partiellement gothique à l’intérieur) datent du XIIème siècle. Le clocher est beaucoup plus récent, il date de 1830 : c’est la vie d’un édifice, continuellement restauré et utilisé.
La chapelle « Notre-Dame des Œufs », située un peu à l’écart du village est difficile d’accès. Les jeunes femmes voulant avoir un enfant y venaient en pèlerinage, deux œufs à la main, pour demander à la Vierge d’être exaucées. Elles devaient gober un des deux œufs et enterrer l’autre. Au pèlerinage de l’année suivante, elles déterraient l’œuf, et leur souhait était ainsi (peut-être) réalisé.
Ces vieilles croyances contrastent avec le coté moderne de la ville, qui bénéfice largement de son thermalisme et de ses curistes. Le vieux centre ville est épargné, mais ce n’est pas forcément le cas des alentours, où poussent de nombreuses constructions modernes, pas toujours heureuses dans leur intégration au paysage provençal.
Photos de Gréoux-les-Bains
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