Bazar de Siab, le marché de Samarcande

Bazar de Siab, le marché de Samarcande

Samarcande, point de rencontre entre l’Orient et l’Occident, permettait l’échange entre commerçants venus des quatre coins du monde. Le grand bazar de Siab ou de Siyob est un héritier de cette tradition plusieurs fois centenaire, toujours vivante aujourd’hui…

Autrefois, pour faire du commerce, il fallait souvent voyager loin et longtemps. Les caravaniers de la Route de la Soie en savaient quelque chose. L’arrivée au bazar de la ville était pour beaucoup le point culminant du voyage. En effet, un européen allait rarement jusqu’au bout de la Route pour acheter de la soie. Il suffisait de faire la moitié du chemin, jusqu’à Samarcande, les commerçants chinois faisant l’autre moitié.

Ainsi, Samarcande a toujours été ce carrefour, cet endroit métissé et coloré, où l’apport des voyageurs à la culture locale se fait encore sentir de nos jours, comme dans ce marché de plusieurs hectares au cœur de la ville…

bibi khanoum et marché de Samarcande
En route vers le grand bazar de Samarcande, avec au fond, la masse imposante de Bibi Khanoum

Dehqon Bozori Siyob, plus grand marché de Samarcande

L’entrée principale se trouve à proximité immédiate de la mosquée Bibi Khanoum, le joyau de Tamerlan. Au-dessus des trois arches de l’entrée, on peut y lire le nom du bazar, en ouzbèk : Dehqon Bozori Siyob. Le terme « dehqon » précise que nous sommes dans un bazar (bozori) agricole, où l’on trouvera essentiellement des produits issus de l’agriculture. En clair : des fruits et des légumes.

En entrant dans le bazar, on découvre un immense espace couvert, qui ne ressemble pas vraiment à l’idée d’un marché plusieurs fois centenaire, le plus ancien de Samarcande. Déjà présent à l’époque de Tarmerlan, le bazar actuel a été entièrement construit à l’époque soviétique, avec des matériaux modernes. C’est une construction pratique avant tout.

Mais ce n’est pas pour la beauté de l’architecture que l’on vient ici, mais pour les commerçants ouzbèks, et tout ce qu’ils ont à offrir. Partir à la découverte d’une ambiance, de sons, de regards comme autrefois, où chaque commerçant rivalise pour offrir le meilleur fruit ou l’épice la plus rare.

Le bazar est divisé en sections, chaque allée vendant le même type de produits. Ici, ce seront des fruits secs, là-bas, des légumes de saison, derrière, des céréales.

Les locaux sont très fiers d’affirmer qu’ils vendent probablement les meilleurs raisins secs du pays ou le pain le plus savoureux. Il paraît que des gens viennent de la capitale jusqu’ici ! Tachkent possède pourtant également un immense bazar, comme partout en Ouzbékistan. Mais le pain de Samarcande est unique, il n’y a qu’au Bazar de Siaab que l’on peut trouver presque toutes ses variétés, fraîchement pétries et cuites !

On pourrait trouver étrange qu’un habitant de Tachkent vienne acheter du pain à Samarcande. On trouvera ça moins bizarre quand on sait que ce pain se conserve très bien, jusqu’à plusieurs mois ! Il suffira de le mettre au four avec un verre d’eau pour qu’il retrouve toutes ses qualités gustatives… pour le bonheur de nos papilles.

sections du bazar de Siab
Le bazar est constitué de plusieurs sections, toutes couvertes, chacune avec ses spécialités.
bazar et pain de samarcande
Ici, à deux pas de la grande mosquée, on peut acheter du pain
samarcandais du marché
Le marché est très fréquenté par les ouzbèks. Tout est très coloré, que ce soit les habits des habitants ou les milles et unes épices que l’on peut y trouver
vente à la sauvette
En plus du marché, des vendeurs ambulants vendent leurs produits à même le sol.
travail ambulant
Des vendeurs ambulants s’aident également de petites charrettes pour vendre leurs melons ou leurs pains. On travaille jeune, à Samarcande.

Bazar de Bibi Khanoum

« Siab » nous vient du nom de la rivière qui passe à Afrasiab, le site archéologique témoignant du peuplement très ancien de Samarcande. Pour un touriste comme moi, il est sans doute plus simple de se rappeler que ce bazar est celui juste à coté de Bibi Khanoum, la plus grande mosquée du pays… mais il n’empêche, c’est toujours plus correct d’appeler les choses par leur vrai nom !

Un bazar, on peut y venir comme on y viendrait au supermarché, faire ses courses et partir. Ce serait le point de vue occidental, mais on passerait à coté de quelque chose. Un bazar, c’est aussi un lieu de rencontre, un lieu où l’on raconte ou on se fait raconter les dernières nouvelles. La tradition d’hospitalité n’est pas vaine en Ouzbékistan.

C’est facile de commencer à parler de tout et de rien avec un ouzbèk, qui sont très demandeurs, très sociables. Une des façons de le faire, d’avoir un premier contact, est tout simplement de se plier au jeu de la négociation au moment d’acheter quelque chose. La baisse de prix importe peu, ce qui compte, c’est d’avoir pu passer un petit moment agréable à parler avec le vendeur, d’échanger et pourquoi pas, découvrir l’art et la manière de faire du commerce sur la Route de la Soie.

Il n’y a pas qu’au bazar que l’on peut venir faire ses courses. Le quartier entier semble destiné à vendre des produits ou services, sans compter les nombreux vendeurs ambulants. Dans le quartier, nous trouverons ainsi des boutiques « en dur », où l’on peut acheter ce que l’on ne trouve pas sur le marché : des vêtements, des chaussures, du tissu au mètre, des produits d’entretien…

Le quartier est à l'image du bazar, très commerçant.
Le quartier est à l’image du bazar, très commerçant.
galerie commerçante
De nombreuses galeries permettent aux acheteurs de trouver des produits manufacturés.
galerie marchande avec des habits et du tissu
On peut y acheter du tissu, de nombreux vêtements… On oublie pas que l’Ouzbékistan est l’un des principaux producteurs de coton au monde !
chaussures bling-bling de femme ouzbèk
Des chaussures à la mode. Un peu bling-bling, mais les couleurs vives et ce qui brille est très apprécié.
Boutique de produits pour l'agriculture ou l'élevage.
Boutique de produits pour l’agriculture ou l’élevage.

Qu’est-ce qu’on peut acheter au Bazar de Siaab ?

C’est un très grand marché, toujours fréquenté par les habitants de Samarcande, à la recherche de ce qui fait la vie de tous les jours. On y vient acheter des fruits et légumes, du pain ou d’autres produits issus de l’artisanat, comme il y a cent ans.

Le tourisme occidental a fait son apparition en Ouzbékistan depuis l’indépendance du pays de l’URSS. Mais il est encore bien trop timide face aux merveilles dont regorge le pays. Néanmoins, le peu d’étrangers en visite à Samarcande sont une aubaine pour les artisans locaux, qui peuvent vendre le fruit de leur travail qui autrement aurait probablement été en voie de disparition.

On ne le dit pas assez, mais comme à Marrakech par exemple, le rôle du tourisme dans la sauvegarde du savoir-faire artisanal est fondamental.

Si on a faim, il y aura toujours une tchaïkana, les petites gargotes que l’on trouve partout en Asie Centrale, avec des brochettes de viande, le « chachlik » ou des « samsa ». On peut aussi tout simplement boire un thé, ce qui est peut-être même plutôt conseillé pour un estomac occidental non habitué…

marché de Samarcande
On peut lire en anglais sur l’écriteau. Ceci nous montre bien que le tourisme prend de l’ampleur, même si je doute qu’un touriste viendra ici acheter 10 kg de farine…
vendeurs de chapeaux ouzbèks
Touristes choisissant un chapeau traditionnel ouzbèk. Moi aussi j’en ai acheté un…
vendeurs de chapeaux ouzbèks
Mais bien sûr, la plupart des clients sont des locaux.
Vendeurs ambulants et galeries marchandes
On trouve partout des vendeurs ambulants, y compris devant les galeries marchandes.
grand bâtiment commerçant
Grand bâtiment commerçant. En Ouzbékistan, il y a de la place.
vélo ouzbèk
Ce petit garçon ouzbèk a un chouette vélo, vous ne trouvez pas ?
rues adjacentes du marché de Samarcande
L’agitation du marché contraste avec le calme des rues adjacentes. Notez l’architecture moderne d’inspiration traditionnelle.

Le mausolée de Tamerlan : le Gour Emir de Samarcande

Coupole du Mausolée de Tamerlan

Tamerlan, conquérant pourtant impitoyable et sanguinaire avait aussi un côté raffiné, qui s’est exprimé dans l’architecture de sa capitale, Samarcande.

La mosquée Bibi Khanoum de Samarcande

Mosquée Bibi Khanym de Samarcande

Pour embellir sa nouvelle capitale, Tamerlan voulu y construire un monument aussi grandiose que ce qu’il pu voir lors de ses nombreuses conquêtes.

Le Régistan de Samarcande

Le Régistan de Samarcande

On a tellement fantasmé sur les anciennes routes, liant l’extrême-Orient à l’Occident, des routes pleines de dangers, mais aussi de richesses…

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