Village ouzbèk : vivre à la campagne en Ouzbékistan
L’Asie Centrale est un immense champ agricole. Ses immenses plaines sont de riches territoires fertiles, pour peu qu’ils soient suffisamment irrigués. Une très grande partie de la population ouzbèk vit ainsi encore principalement de l’agriculture et de l’élevage.
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Campagne ouzbek
Les routes que nous avons parcourues dans tout le pays sont peuplées de vaches, d’ânes, de moutons ou de chèvres, guidés pour la plupart par de très jeunes bergers. La vie à la campagne est, comme partout ailleurs au monde, très différente de celle que l’on peut avoir en ville, et nous allons découvrir aujourd’hui un petit village ouzbèk, à 90 kms de Samarcande. Pour y aller, seulement en voiture, après avoir emprunté des routes de plus en plus petites, et de plus en plus dégradées comme de bien entendu.
Apprendre le français
Ce village est en fait une étape « touristique » de notre agence de voyage ouzbek, et n’est rien d’autre que le village d’origine des propriétaires. C’est un tout petit village qui à l’époque soviétique ne proposait dans ses écoles qu’une seule langue étrangère : le français. Les élèves d’alors apprenaient donc les langues obligatoires, le russe et ouzbèke, et la langue de Molière, au fin fond de la campagne d’une république soviétique, en Asie Centrale. C’est l’explication de l’existence de guides francophones ouzbeks en cette partie du monde, parlant un français presque irréprochable et quasiment sans accent !
Aujourd’hui, depuis l’indépendance du pays, l’enseignement du français est beaucoup plus difficile. Les professeurs de français sont rares, et les élèves veulent plutôt apprendre l’anglais, comme partout. L’idée de faire venir des touristes français en petit nombre dans ce village permet ainsi de reverser de l’argent pour l’association francophone locale, qui finance le professeur de français, la rénovation de l’école ou des voyages scolaires. Nous avons pu visiter l’école, assez récente mais manquant de moyens matériels. Mais l’essentiel dans l’enseignement n’a jamais été la richesse de ses bâtiments mais toujours celle de ses professeurs. Ici, une classe ne dépasse jamais les 20 élèves ! C’est tout de suite plus simple pour un professeur d’accompagner et d’aider sa classe, ça devrait faire réfléchir nos dirigeants à nous, lorsqu’ils nous parlent de faire des économies dans l’éducation nationale…
Les enfants travaillent
Nous sommes ici à la campagne, ne l’oublions pas, mais cette campagne est jeune. Les villageois ont en général beaucoup d’enfants, l’école a par exemple 300 élèves. Tant que les enfants sont trop petits, ils peuvent jouer et s’amuser, mais dès qu’ils ont l’âge d’aider un tant soit peu leurs parents, ils vont le faire. Il est ainsi très commun de voir de jeunes bergers de 8 ans sur leurs ânes, guidant les troupeaux de moutons vers de nouveaux pâturages. Ce n’est pas un travail dur et fatiguant, et les enfants le font souvent à plusieurs. C’est un peu comme un jeu pour eux, il n’y a pas de console de jeux vidéo par ici, et l’électricité est de toute façon trop mauvaise. C’est pour ça qu’ils ont acheté un groupe électrogène, pour pallier aux nombreuses coupures d’électricité qui ne manquent pas d’arriver. Pour le téléphone, seul le réseau mobile fonctionne, assez mal. Inutile de penser à Internet à la campagne ouzbek !
Yourtes ouzbèkes?
Nous sommes bien accueillis par les villageois, désormais habitués à voir des touristes. Des yourtes ont été construites, mais on ne peut pas vraiment dire qu’elles soient « typiques ». La yourte, c’est quelque chose pour les bergers, qui peuvent aller très loin avec leurs animaux, comme on en a pu voir dans le désert, sur la Route de la Soie. Les villageois d’ici ne savaient pas ce que c’était ! En revanche, le touriste moyen est assez friand de ce type d’exotisme, et beaucoup n’hésitent pas à y passer la nuit. La table était d’ailleurs dressée pour nous dans une des deux yourtes, mais nous avons préféré manger dehors, sur le chorpoi, meuble traditionnel ouzbek qui lui est très utilisé par tout le monde encore de nos jours. Ces yourtes sont sans doute la seule concession faite par les villageois pour le tourisme, sans doute en voulant plaire aux étrangers de passage. En tout cas, ils en étaient contents, et les touristes aussi en général, c’est sans doute plus agréable d’y manger le soir en attendant le jour suivant du voyage…
A quoi ressemble un ouzbek?
Au fin fond de l’Ouzbékistan, on pourrait croire que les populations sont homogènes. Ce n’est pas le cas ici. La famille de nos guides sont clairement typés asiatiques, avec les yeux bridés, mais d’autres villageois avaient les yeux clairs. Il est impossible de se faire une idée de l’ethnie ouzbek ! Ce pays, carrefour de plusieurs civilisations, est d’une richesse humaine extraordinaire, et tout le monde vit ici en harmonie. Les personnes plus âgées portent toutes le chapeau ouzbek ou presque, qu’ils soient typés turcs, typés asiatiques ou typés « caucasiens » : encore une leçon à tirer pour nous, nous montrant que l’on peut intégrer plusieurs types de populations, pour en faire quelque chose d’homogène culturellement.
Les gens ici, avec leurs différences, ont tout de même une ressemblance physique commune : les traits du visage sont très marqués, surtout avec l’âge, le soleil burinant les peaux de la même façon pour tous. Evidemment, les vêtements nous rappellent qu’ils viennent du même village, et plus généralement du même pays : les femmes s’habillent de façon colorée, avec leurs grandes robes amples, les hommes de façon assez classique, polo et pantalon.
Les ouzbèks nous ont montré un jeu de cartes, à l’heure du thé, qui se joue par équipe de deux, pendant que les femmes s’occupaient de « l’intendance », comme on dit. C’est un village calme comme on peut en trouver partout dans le monde, en somme, qui n’est pas sans rappeler comme on pouvait vivre à la campagne par chez nous il n’y a pas si longtemps…
Images d’un village en Ouzbékistan
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