Le Viaduc de Millau en images, en Aveyron
Les paysages de l'Aveyron sont composés de puechs, ces belles collines à la forme si particulière, de vallées et d'horizons verdoyants. Ce sont des paysages qu'on aimerait conserver tel quels pour l'éternité, mais parfois, le besoin des êtres humains peut venir chambouler en quelques années ce que la Nature a mis des millions d'années à construire.
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L’Aveyron
L’Aveyron est une région incroyable de France. Vraiment, les paysages que nous y avons vu sont tout simplement extraordinaires, les gorges du Tarn sont un régal pour les yeux et pour la tête. Mais lorsque l’on va en Auvergne, en venant du Sud de la France, on prend la nouvelle autoroute A75, plus connue sous son nom de « La Méridienne », ce qui évite de passer, comme auparavant, par les petites routes sinueuses de la région, et de gagner ainsi beaucoup de temps. Un des ouvrages d’art de cette grande autoroute ne passe pas inaperçue, surtout lorsqu’elle enjambe le Tarn avec tant d’affirmation : le Viaduc de Millau.
Le Tarn, affluent de la Garonne, est majestueux en cet endroit du Massif Central, le Parc naturel régional des Grands Causses. Les plateaux et collines qu’il traverse ont des formes qui sont pour moi, étranges et inhabituelles. Un endroit si tortueux est forcément compliqué à traverser, les routes sont sinueuses, allongeant considérablement les distances. Ceci est une force pour la beauté du paysage, mais un véritable problème pour ces régions de France au niveau économique : le Massif Central est sans doute l’une des régions de France les moins bien desservies par les transports, qu’ils soient routiers, ferroviaires et aériens.
La Méridienne
Il fallait remédier à cela, et l’A75, et son chef d’oeuvre de l’ingénierie civile qu’est le pont de Millau y contribue aujourd’hui en large partie. Désormais, pour un parisien, la route la plus rapide pour aller se baigner en Méditerranée, c’est la Méridienne. En venant du Sud, Béziers, et en remontant vers Clermont-Ferrand, on est surpris de voir, au détour d’un plateau, se dresser ce gigantesque pont, ou viaduc. Nous sommes bien sûr impressionnés par ses dimensions, avec ses pylônes de 343 m de hauteur (plus hauts que la Tour Eiffel…), mais aussi par son élégance, au milieu de ces collines ancestrales. Le viaduc est long de 2460 m. 2460 m à faire, au dessus des Gorges du Tarn, à plusieurs centaines de mètres de hauteur, c’est tout bonnement vertigineux. Nous nous sommes arrêtés sur une aire d’autoroute juste à coté, comme bon nombre d’autres personnes de passage, qui a été construite en cet endroit stratégique, justement pour que l’on puisse s’attarder et admirer le paysage. C’est l’Aire de repos de Brocuéjouls.
Défi architectural
Je ne trouve pas pour ma part que le viaduc de Millau défigure irrémédiablement le paysage, même si il est étrange qu’un Parc Naturel accueille un tel mastodonte. Je le vois plutôt comme un bijou qu’on aurait posé là, mettant en valeur de façon encore plus prononcée la beauté de l’Aveyron. Ce n’est qu’un ouvrage d’acier et de béton utilitaire, qui ressemble à bien d’autres ponts à haubans un peu partout dans le monde, sans style particulier. Mais son utilité, ses dimensions hors normes et les défis techniques sont des attributs dignes d’admiration. Les habitants de Millau, la petite ville toute proche qui donne son nom au viaduc doivent être bien contents d’avoir un tel édifice à proximité, surtout lors des grands départs de vacances : leur ville était en permanence embouteillée. Sur l’aire d’autoroute, il y a une petite boutique qui fait la promotion du tourisme en Aveyron, relevant bien que le département ne se limite pas à un pont!
Construit en à peine 3 ans, de 2001 à 2004, le viaduc était inévitable, tant les bénéfices étaient évidents. Impossible de trouver une autre solution technique, le viaduc de Millau s’impose comme une évidence, et on se demande uniquement pourquoi il n’avait pas été réalisé plus tôt. Sans doute parce qu’on n’en avait pas la capacité technique et financière… Désormais, le pont relie le causse du Larzac au causse rouge, grâce à ses 7 piles et pylônes. On peut entendre certains écologistes ou amoureux du paysage protester contre la construction d’un tel monument. Mais si on fait un autre calcul, les émissions de CO2 que n’émettent plus les camions aujourd’hui, qui devaient rouler parfois 100 kms de plus pour traverser la région avant le viaduc sont un gain immense pour la Nature.
Le Viaduc de Millau fut dessiné par le célèbre architecte anglais Norman Foster et réalisé par l’ingénieur Michel Virlogueux pour le compte d’Eiffage, la société chargée de la construction de ce nouveau monument et attraction touristique de l’Aveyron. Il aura fallu 13 années d’études pour aboutir au projet final. 13 années où il a fallu décider du tracé et relever les défis techniques. Depuis la fin 2004, à l’ouverture du viaduc jusqu’à aujourd’hui, le succès est au rendez-vous, avec une augmentation constante du trafic : en 2010, ce sont 13000 véhicules par jour qui empruntent l’ouvrage d’art.