Détails architecturaux londoniens : vivent les horloges!

Détails architecturaux londoniens : vivent les horloges!

Quand vous visitez une ville, pensez-vous à regarder les petits détails architecturaux qui reflètent l'identité des gens qui y vivent?

Quand on se promène dans Londres, et même dans n’importe quelle grande ville en général, il est facile de voir le grandiose, les grands monuments, les rues commerçantes, mais il est tout aussi facile de passer à coté des détails, des petites ponctuations architecturales qui rendent une ville bien plus agréable à vivre. C’est vraiment dommage! Ces « détails » sont tout aussi grandioses, souvent plein de sens et d’utilité. Je vous emmène cette fois à la découverte de Londres, vu de près, à la recherche de l’autre histoire des monuments si connus du grand public, tout en images bien sûr!

Le Victoria Memorial, avec la statue de la reine éponyme en plein centre, à sa droite l'ange de la Vérité, à sa gauche, l'ange de la Justice.

Le Victoria Memorial, avec la statue de la reine éponyme en plein centre, à sa droite l’ange de la Vérité, à sa gauche, l’ange de la Justice.

Détails de statues londoniennes

En face de Buckingham Palace, mondialement connu, il y a une grande place, avec en son centre le Victoria Memorial, un monument de marbre érigé en 1911 par le sculpteur Thomas Brock, à la mémoire de la grande reine Victoria. Sur ce gros plan, vous pouvez voir en détail la statue de la reine, en pose majestueuse, et ses attributs royaux. Rien n’est laissé au hasard, bien sûr, vous avez vu le chapeau de l’ange de la Justice? Vous avez-vu les bas-reliefs, entre la reine et le petit chérubin à gauche? J’ai eu la chance d’avoir une belle lumière pour un mois de décembre, le monument est idéalement orienté, et tout automobiliste londonien le connait parfaitement, vu sa position centrale.

Ce visage regarde, impassible, à l'angle de la Great George Street et la Parliament Street, l'Abbaye de Westminster.

Ce visage regarde, impassible, à l'angle de la Great George Street et la Parliament Street, l'Abbaye de Westminster.

C’est un beau détail architectural, que l’on trouve au dessus de la plaque du nom de la rue, Great George Street. Pour ma part, je trouve que ça change des façades modernes lisses, sans aucun travail de sculpture, de décoration.

Ces deux petits dragons se trouvent sur le Holborn Viaduct. Le choix des dragons n'a pas été fait au hasard : ce sont les armoiries de la City.

Ces deux petits dragons se trouvent sur le Holborn Viaduct. Le choix des dragons n'a pas été fait au hasard : ce sont les armoiries de la City.

Le Holborn Viaduct est emblématique, quelque part, de l’oubli auxquels sont légués les détails artistiques de ces constructions utilitaires. Il est situé sur un lieu de passage intense, et, au moment où je suis passé, était protégé par de vulgaires plots immondes, pour empêcher les gens de s’approcher, sans doute parce que la belle rambarde est fragilisée, faute d’entretien…

Statue allégorique de la Science, sur le Holborn Viaduct

Statue allégorique de la Science, sur le Holborn Viaduct

Sur ce viaduc, quatre statues représentent la Science et les Beaux Arts d’une part, oeuvre de l’entreprise Farmer & Brindley, et le Commerce et l’Agriculture d’autre part, oeuvre du sculpteur Henry Bursill. On reconnait l’allégorie aux objets qu’elles tiennent dans leurs mains.

Un beau visage de pierre, à coté de la plaque d'Orchard Street, sur le bâtiment de Selfridges.

Un beau visage de pierre, à coté de la plaque d'Orchard Street, sur le bâtiment de Selfridges.

Les grands magasins anglais n’ont pas lésiné sur les décorations extérieures, avec de nombreuses oeuvres artistiques remarquables. C’est un Art du quotidien, visible par tous, qui n’a d’autre but que celui d’enjoliver une rue, un bâtiment. La photo ci-dessus en est un bon exemple.

Détails de bâtiments de Londres

Détails de la façade de la gare de St Pancras, avec ce style néogothique tant à la mode au XIXe siècle.

Détails de la façade de la gare de St Pancras, avec ce style néogothique tant à la mode au XIXe siècle.

L’Art utilitaire, comme on dit, est noble, loin des musées et de l’élite. Il s’adresse à tous, ceux qui veulent se donner la peine de regarder. La gare de St Pancras, placée au coeur de Londres, utilisée chaque jour par des dizaines de milliers de personnes, expose, pour tous, son style néogothique, ses statues et sa monumentalité. Dommage qu’il y aie tant de gens pressés, qui ne savent plus perdre 5 minutes pour regarder un peu cette fenêtre, cette brique, cette horloge, le travail d’un artisan de talent, d’un maçon appliqué.

Les bâtiments officiels sont souvent l'occasion d'avoir de belles statues, décorant les façades.

Les bâtiments officiels sont souvent l'occasion d'avoir de belles statues, décorant les façades.

Contrastant avec les belles oeuvres du XIXe siècle, le London Eye, la grande roue installée face au Palais de Westminster depuis l’an 2000, est un symbole moderne de la ville, adopté par les londoniens.

Du haut de London Eye, une des plus belles vues panoramiques de la ville. C'est un point de vue unique sur Westminster et la Tamise.

Du haut de London Eye, une des plus belles vues panoramiques de la ville. C'est un point de vue unique sur Westminster et la Tamise.

Mais Londres n’est pas qu’une belle oeuvre lisse et propre, lavée pour les touristes. Même au sein d’une des plus belles rues de la ville, Oxford Street, si on lève son regard, on peut s’apercevoir que les graffitis y ont également leur place.

Les graffitis, quand ils sont bien faits, peuvent enjoliver de simples façades de briques. Au contraire, mal faits, les tags peuvent enlaidir un mur. Sur cette photo, le beau alterne le laid, avec cet immeuble hideux en plein centre...

Les graffitis, quand ils sont bien faits, peuvent enjoliver de simples façades de briques. Au contraire, mal faits, les tags peuvent enlaidir un mur. Sur cette photo, le beau alterne le laid, avec cet immeuble hideux en plein centre…

Les fenêtres anglaises sont l’une des caractéristiques les plus connues de l’architecture britannique, avec la traditionnelle petite brique rouge.

Petites fenêtres à cadre blanc, découpées en petits carreaux.

Petites fenêtres à cadre blanc, découpées en petits carreaux.

La fenêtre appartient en fait à un bel immeuble de South Kensington. J'attire votre attention sur les décorations de l'entrée, à gauche de la photo.

La fenêtre appartient en fait à un bel immeuble de South Kensington. J'attire votre attention sur les décorations de l'entrée, à gauche de la photo.

La brique est ici déposée en diagonale, dans un souci esthétique.

La brique est ici déposée en diagonale, dans un souci esthétique.

La brique, très présente dans les beaux quartiers, perd pourtant du terrain par rapport au béton, beaucoup plus simple d’utilisation. Il ne faut que quelques détails pour changer un mur, une façade, comme ici, sur la photo ci-dessous, des ornements aux motifs végétaux qui ponctuent la beauté de la brique.

Façade de brique.

Façade de brique.

Toujours à South Kensington, un bel exemple de bâtiments luxueux londoniens. Beaucoup sont des hôtels, en brique rouge, couleur ponctuée par des détails architecturaux blancs.

Toujours à South Kensington, un bel exemple de bâtiments luxueux londoniens. Beaucoup sont des hôtels, en brique rouge, couleur ponctuée par des détails architecturaux blancs.

Les balcons dans ce quartier luxueux sont agréables, quand il fait beau.

Balcons londoniens.

Balcons londoniens.

Londres est une ville diverse, forte de ses nombreuses influences. Il ne faut jamais oublier que le Royaume-Uni fut à la tête d’un Empire gigantesque, éparpillé aux quatre coins du monde!

Sur cette façade, on alterne la brique et les colonnes blanches, les arcades et la décoration foisonnante.

Sur cette façade, on alterne la brique et les colonnes blanches, les arcades et la décoration foisonnante.

De temps à autre, un grand monument de marbre vient glorifier la ville et ses anciens dirigeants royaux. C’était le but de Marble Arch, mais la reine Victoria trouvait que ce monument était… moche. Ils ont bien été obligés de le déménager, et de le retirer de son emplacement original, face à Buckingham Palace. Cet Arc est bien évidemment totalement inspiré par l’Arc de Constantin, dont il n’est qu’une pâle copie. Le goût de l’ancien, très en vogue au XIXe siècle montre ici ses limites.

Détails sculpturaux de Marble Arch, représentant des anges.

Détails sculpturaux de Marble Arch, représentant des anges.

Horloges de Londres : il n’y a pas que Big Ben dans la vie!

Big Ben, la grande cloche présente dans la Tour de l’Horloge du Palais de Westminster, est sans doute la plus célèbre des cloches. La grande horloge que nous voyons aujourd’hui a hérité du nom de la cloche, et c’est toute la tour que l’on nomme aujourd’hui Big Ben.

L'un des cadrans de Big Ben, sans doute la plus célèbre des horloges. Notez le chiffre romain IV, différent de l'écriture classique pour une horloge.

L’un des cadrans de Big Ben, sans doute la plus célèbre des horloges. Notez le chiffre romain IV, différent de l’écriture classique pour une horloge.

Chaque cadran de Big Ben fait 7 mètres de diamètre, c’est une oeuvre majeure de l’horlogerie et de l’architecture anglaises. L’édifice est relativement récent : c’est encore du néogothique, tant à la mode à l’époque de la reine Victoria. Nous devons à Augustus Pugin le dessin du Palais de Westminster, et à Edmund Beckett Denison le design de l’horloge.

Nous allons voir, sur les photos suivantes, que le IV des cadrans est souvent écrit IIII.

Horloge de l'Eglise de St. Sepulchre-without-Newgate. Les aiguilles et les chiffres romains du cadran sont dorés.

Horloge de l'Eglise de St. Sepulchre-without-Newgate. Les aiguilles et les chiffres romains du cadran sont dorés.

L'horloge de la façade de la Cathédrale Saint Paul de Londres, entourée de statues.

L’horloge de la façade de la Cathédrale Saint Paul de Londres, entourée de statues.

Belle horloge de la Tour de Londres, avec son cadran en chiffres romains.

Belle horloge de la Tour de Londres, avec son cadran en chiffres romains.

Ces trois cadrans présentent, comme vous pouvez le voir, un curieux chiffre quatre romain, avec quatre barres, plutôt que le bien connu IV. La raison à ça est mystérieuse, mais force est de constater que la plupart des fabricants de montres traditionnelles utilisent la forme IIII. La raison la plus probable me semble pragmatique, comme en toute chose romaine. Les romains utilisaient, la plupart du temps, cette forme là du IIII, mais également pour le IX, qui devenait VIIII. Les gens moins cultivés, qui avaient plus de mal à lire, avaient plus de facilité à comprendre la forme de la numération romaine où l’on ajoutait des barres plutôt que la forme plus élaborée, la soustraction : IV, on retire une unité à cinq pour obtenir quatre.

Ce cadran solaire est tout ce qu'il y a de plus moderne. Ici, c'est le IV qui prime.

Ce cadran solaire est tout ce qu'il y a de plus moderne. Ici, c'est le IV qui prime.

L’autre raison, sûrement tout aussi valable: les horlogers auraient pu finalement choisir la forme académique du IV (qui n’a finalement été fixée qu’au XIXe siècle!), mais ils ne l’ont pas fait. Simplement pour des raisons d’esthétique et du pragmatisme : dans un cadran, on pouvait confondre le IV avec le VI. Dans un cadran, si le IV devient IIII, on obtient un équilibre esthétique parfait, avec la première partie du cadran contenant des I (I, II, III, IIII), la deuxième partie contenant des V (V, VI, VII, VIII) et finalement la dernière partie, contenant des X (IX, X, XI, XII). Les romains, quand à eux, utilisaient les deux formes, IIII ou IV, suivant les circonstances ou les connaissances du public supposé voir ce chiffre.

Icônes de Londres, un avion survolant la Tour Victoria du Palais de Westminster à gauche, et une porte comme tant d'autres d'un immeuble résidentiel de Londres à droite.

Icônes de Londres, un avion survolant la Tour Victoria du Palais de Westminster à gauche, et une porte comme tant d'autres d'un immeuble résidentiel de Londres à droite.

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Localisation de Londres


Londres méconnue : faits insolites

Big Ben

Londres est une ville avec beaucoup d’histoire et possédant un patrimoine unique. Elle cache beaucoup de secrets et d’anecdotes peu connues du grand public !

Le Palais de Westminster, néogothique à l’anglaise

Le Palais de Westminster, néogothique à l’anglaise

Centre du pouvoir politique Britannique, le Palais de Westminster est le monument du Royaume-Uni le plus connu. C’est ici que se trouve Big Ben.

La Tour de Londres, le château-fort anglais

La Tour de Londres, le château-fort anglais

C’est ici que sont gardés les joyaux de la couronne britannique. Le contraste entre ce vieux château-fort et les gratte-ciels modernes est saisissant.

Mobilier urbain de Londres

Mobilier urbain de Londres

Quand on veut connaître une ville, sa culture, sa population, je conseille toujours de ne pas regarder les monuments en premier, mais… les poubelles!

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